Les sites les plus anciens se trouvent à mi-pente, entre le fond des vallées et l’actuel site, la tradition orale donne l’ordre chronologique suivant :
1) Cherbinaghjola -------2) A Casella----------et 3) Erbaghjolu
Cherbinaghjola est situé sur une colline d’environ 500m d’altitude, A Casella est à 600m d’altitude, à peu près à égale distance de Cherbinaghjola et d’Erbaghjolu, qui lui est à 750m d’altitude.
A mi-chemin entre A Casella et Erbaghjolu se trouve l’église de San Martinu.
Des témoignages écrits mentionnent le village
-En 1531, on trouve dans un écrit de Mgr Giustiniani, évêque en visite dans la région, la mention de : « herbaggiolo, la vallée di Sela (= A Casella), la Fosgia, la Mela, et Altiani ».
-Les registres des tailles (impôts) de 1537 donnent « 33 feux* à Erbaghjolu et29 à la Casella
(*Un feu = 4 habitants par famille)
-En 1589, un autre évêque en visite, Mgr Mascardi, mentionne « Erbaghjolu, la Casella, l’église San Martinu, qui est à l’époque église paroissiale d’ « Erbaghjolu ».
Cela semble prouver qu’on ne parle plus de Cherbinaghjola au 16ème siècle, alors que A Casella et Erbaghjolu coexistent.
La datation est difficile
Pour Cherbinaghjola, il faudrait faire des fouilles archéologiques.
L’église San Martinu a été datée du 11ème siècle, et l’église de Santa Maria, l’église actuelle du village, a été datée du 16ème siècle, époque ou un couvent franciscain était tout proche.
On peut reconstituer ainsi l’histoire de ces villages :
D’abord, des constructions contrôlant la basse vallée des affluents du « Tavignani », pour utiliser les terres les plus fertiles, ces premiers sites ont cœxisté avec les villages de la mi-pente, et sont suivis (et remplacés) à partir du 16ème siècle par les villages actuels.
- Fait important, au début du 16ème siècle, la poussée des Barbaresques : la tradition orale et la toponymie donnent des indications parallèles pour les trois villages :
-A Erbaghjolu, le lieu-dit « Morte di u Moru » serait le lieu d’une bataille ou un chef Maure a péri.
-A Fughjichja, une bataille terrible aurait opposé les gens de « l’aghja al poggiu » aux Maures qui remontaient la vallée en direction du « Boziu » : on dit que le ruisseau coulait rouge de sang.
-A Altiani, les villageois auraient écrasé les Maures sur la « Piazza Moraccia », au pied d’un petit fort.
Ce danger constant au 16ème siècle, expliquerait le choix de sites défensifs.
L’autre avantage dans le fait que les villages « montent » est qu’ils se rapprochent des « terres hautes » (environ 800 à 900m), propices à la plantation des châtaigniers, dont Gènes encourage la production.
Les hommes et l’espace
-Au milieu du 16ème siècle, la densité humaine est faible : 16.5 habitants au Km2, mais c’est dans un contexte général de guerres, de famines et d’épidémies.
-En revanche, le 18ème siècle est meilleur, et a une densité de 23 habitants au Km2, (une des plus fortes de la Corse de l’époque), avec, pour le total des trois villages, 933 habitants. Au 19ème siècle, on passe à 1192 habitants (au total).
D’ou la nécessité d’utiliser le mieux possible des terres médiocres.
La fin du 18ème siècle est connue grâce au « Plan Terrier», description précise des communes de Corse : on y apprend pour Erbaghjolu que les cultures représentent 80% de la superficie, et que 5% environ des terres sont dites « incultes mais utilisées pour le pâturage ».
La majorité des terrasses dates de cette époque.
Le détail des cultures montre que 95% étaient constituées par des céréales : à l’époque, les méthodes archaïques, les sols pauvres, nécessitaient beaucoup d’espace.
Les 5% restants étaient l’olivier, la vigne, les châtaigniers, etc.….
On pratiquait l’assolement triennal dans les zones les plus fertiles, et ailleurs, la culture sur brûlis.
-Se pose alors le problème de la dispute pour occuper l’espace agricole à Erbaghjolu : en effet, en 1769, il y avait 570 moutons et 200 chèvres, en 1829, il n’y en a plus que 300 et 100.
D’ou l’attitude violente des bergers, dont se plaint le maire en 1803 : il dit : « maintenant les bergers sont les patrons, et ils agissent selon leur fantaisie, et si le maire ou le propriétaire disent quelque chose, ils leur enlèvent la vie, car ils sont bien armés ».
La lutte, ancienne, est accentuée par le manque de place.
C’est ce qui explique le conflit acharné, sur près de 2 siècles, entre les communes d’Altiani et de Fughjichja, pour s’approprier le bois de « Gaggio », ou « Cereo » : le procès de 1858 le donne finalement à Fughjichja.
Evolution démographique
-La catégorie des moins de 20 ans représentait à peu près 45% du total en 1769 et en 1846 (période de forte natalité).
En 1906, elle n’est plus que de 31% : on trouve souvent des « familles complexes » : dans la même maison, vivent des parents, un jeune couple ayant des enfants, et les frères et sœurs célibataires de celui (ou celle) qui est marié.
Beaucoup d’hommes jeunes, n’ayant pas de terre, deviennent salariés agricoles, y compris en plaine orientale pour les moissons.
En 1926, les moins de 20ans = 28%, et le nombre d’hommes célibataire augmente : c’est l’époque de l’émigration vers Toulon, Marseille, ou les colonies.
1) Cherbinaghjola -------2) A Casella----------et 3) Erbaghjolu
Cherbinaghjola est situé sur une colline d’environ 500m d’altitude, A Casella est à 600m d’altitude, à peu près à égale distance de Cherbinaghjola et d’Erbaghjolu, qui lui est à 750m d’altitude.
A mi-chemin entre A Casella et Erbaghjolu se trouve l’église de San Martinu.
Des témoignages écrits mentionnent le village
-En 1531, on trouve dans un écrit de Mgr Giustiniani, évêque en visite dans la région, la mention de : « herbaggiolo, la vallée di Sela (= A Casella), la Fosgia, la Mela, et Altiani ».
-Les registres des tailles (impôts) de 1537 donnent « 33 feux* à Erbaghjolu et29 à la Casella
(*Un feu = 4 habitants par famille)
-En 1589, un autre évêque en visite, Mgr Mascardi, mentionne « Erbaghjolu, la Casella, l’église San Martinu, qui est à l’époque église paroissiale d’ « Erbaghjolu ».
Cela semble prouver qu’on ne parle plus de Cherbinaghjola au 16ème siècle, alors que A Casella et Erbaghjolu coexistent.
La datation est difficile
Pour Cherbinaghjola, il faudrait faire des fouilles archéologiques.
L’église San Martinu a été datée du 11ème siècle, et l’église de Santa Maria, l’église actuelle du village, a été datée du 16ème siècle, époque ou un couvent franciscain était tout proche.
On peut reconstituer ainsi l’histoire de ces villages :
D’abord, des constructions contrôlant la basse vallée des affluents du « Tavignani », pour utiliser les terres les plus fertiles, ces premiers sites ont cœxisté avec les villages de la mi-pente, et sont suivis (et remplacés) à partir du 16ème siècle par les villages actuels.
- Fait important, au début du 16ème siècle, la poussée des Barbaresques : la tradition orale et la toponymie donnent des indications parallèles pour les trois villages :
-A Erbaghjolu, le lieu-dit « Morte di u Moru » serait le lieu d’une bataille ou un chef Maure a péri.
-A Fughjichja, une bataille terrible aurait opposé les gens de « l’aghja al poggiu » aux Maures qui remontaient la vallée en direction du « Boziu » : on dit que le ruisseau coulait rouge de sang.
-A Altiani, les villageois auraient écrasé les Maures sur la « Piazza Moraccia », au pied d’un petit fort.
Ce danger constant au 16ème siècle, expliquerait le choix de sites défensifs.
L’autre avantage dans le fait que les villages « montent » est qu’ils se rapprochent des « terres hautes » (environ 800 à 900m), propices à la plantation des châtaigniers, dont Gènes encourage la production.
Les hommes et l’espace
-Au milieu du 16ème siècle, la densité humaine est faible : 16.5 habitants au Km2, mais c’est dans un contexte général de guerres, de famines et d’épidémies.
-En revanche, le 18ème siècle est meilleur, et a une densité de 23 habitants au Km2, (une des plus fortes de la Corse de l’époque), avec, pour le total des trois villages, 933 habitants. Au 19ème siècle, on passe à 1192 habitants (au total).
D’ou la nécessité d’utiliser le mieux possible des terres médiocres.
La fin du 18ème siècle est connue grâce au « Plan Terrier», description précise des communes de Corse : on y apprend pour Erbaghjolu que les cultures représentent 80% de la superficie, et que 5% environ des terres sont dites « incultes mais utilisées pour le pâturage ».
La majorité des terrasses dates de cette époque.
Le détail des cultures montre que 95% étaient constituées par des céréales : à l’époque, les méthodes archaïques, les sols pauvres, nécessitaient beaucoup d’espace.
Les 5% restants étaient l’olivier, la vigne, les châtaigniers, etc.….
On pratiquait l’assolement triennal dans les zones les plus fertiles, et ailleurs, la culture sur brûlis.
-Se pose alors le problème de la dispute pour occuper l’espace agricole à Erbaghjolu : en effet, en 1769, il y avait 570 moutons et 200 chèvres, en 1829, il n’y en a plus que 300 et 100.
D’ou l’attitude violente des bergers, dont se plaint le maire en 1803 : il dit : « maintenant les bergers sont les patrons, et ils agissent selon leur fantaisie, et si le maire ou le propriétaire disent quelque chose, ils leur enlèvent la vie, car ils sont bien armés ».
La lutte, ancienne, est accentuée par le manque de place.
C’est ce qui explique le conflit acharné, sur près de 2 siècles, entre les communes d’Altiani et de Fughjichja, pour s’approprier le bois de « Gaggio », ou « Cereo » : le procès de 1858 le donne finalement à Fughjichja.
Evolution démographique
-La catégorie des moins de 20 ans représentait à peu près 45% du total en 1769 et en 1846 (période de forte natalité).
En 1906, elle n’est plus que de 31% : on trouve souvent des « familles complexes » : dans la même maison, vivent des parents, un jeune couple ayant des enfants, et les frères et sœurs célibataires de celui (ou celle) qui est marié.
Beaucoup d’hommes jeunes, n’ayant pas de terre, deviennent salariés agricoles, y compris en plaine orientale pour les moissons.
En 1926, les moins de 20ans = 28%, et le nombre d’hommes célibataire augmente : c’est l’époque de l’émigration vers Toulon, Marseille, ou les colonies.
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