Saint Martin de Tours et aussi nommé Martin le Miséricordieux. C'est un des saints de la Chrétienté et aussi l'un des Pères de l'Église.
Représentation traditionnelle la plus fréquente de Saint Martin ; coupant son manteau pour le partager avec un pauvre. Détail de la façade du Duomo di san Martino de Lucques, Italie
Il est né à Szombathely dans l'actuelle Hongrie ; en 316 ou en 317Il serait mort à Candes en 397.
Sa vie nous est essentiellement connue par la Vie de Martin de Sulpice-Sévère.
Saint Martin est fêté le 11 novembre (funérailles en 397) et le 4 juillet (consécration épiscopale en 371), fête dite saint Martin le bouillant.
Jeunesse
Martin est né en l’an 316 dans la province romaine de Pannonie dans la cité de Sabaria, l’actuelle ville de Szombathely en Hongrie moderne, dont le nom hongrois moderne signifie « lieu du Shabat » qui sous-entend un lieu où chaque samedi on se rassemble pour prier et étudier les préceptes divins.Son père était tribun militaire de l'Empire romain, c'est-à-dire un officier supérieur chargé de l’administration de l’armée, et ce n’est probablement pas un hasard si le nom de Martin signifie « voué à Mars », Mars étant le dieu de la guerre à Rome.
On ne sait s’il est romain ou pannonien. Les Pannoniens sont des Illyriens qui parlent une langue apparentée à l'albanais moderne, mais en Pannonie vivent également des populations celtiques tout comme en Italie du nord et en Gaule. Il est donc possible que Martin ait pu être d'origine celtique ou qu’au moins, il parlait et comprenait la langue des Celtes et donc celle des Gaulois, ce qui expliquerait pourquoi sa vie fut toute entière liée à la Gaule.
Suivant son père au gré des affectations en villes de garnison, Martin passe son enfance à Pavie en Italie du nord. C'est l’époque du développement de la Chrétienté et l’enfant a été vraisemblablement en contact avec des chrétiens.
Quoi qu’il en soit, vers l’âge de 10 ans, l’enfant veut se convertir et il se sent attiré par le service de Dieu.
Vie dans l’armée
En tant que fils de magistrat militaire, Martin est pour ainsi dire héréditairement lié à la carrière de son père qui est tout entier dévoué au culte de l'empereur considéré traditionnellement comme un dieu vivant. Ce père est sans aucun doute irrité de voir son fils tourné vers une foi nouvelle : alors que l'âge légal de l’enrôlement est de 17 ans, il force son fils de 15 ans à entrer dans l’armée. Il est probable que Martin ne s’est laissé convaincre que pour ne pas nuire à la position sociale de ses parents tant sa vocation chrétienne est puissante.
Il servit 25 années dans l’armée romaine ce qui est la durée légale.
Il n’en reste pas moins vrai que ce n’est pas en simple soldat que Martin entre dans l’armée romaine : en tant que fils de vétéran, il a le grade de circitor avec une double solde ; le rôle du circitor est celui de mener la ronde de nuit et d’inspecter les postes de garde et la surveillance de nuit de la garnison ; affecté en Gaule, peut-être pour sa connaissance du gaulois, c’est lors d’une de ces rondes de nuit qu’un soir d’hiver 338 à Amiens il partage son manteau avec un déshérité transi de froid car il n’a déjà plus de solde après avoir généreusement distribué son argent. Il tranche son manteau ou tout du moins la doublure de sa pelisse et la nuit suivante le Christ lui apparaît en songe vêtu de ce même pan de manteau. Il a alors 18 ans. Le reste de son manteau, appelé "cape" sera placé plus tard, à la vénération des fidèles, dans une pièce dont le nom est à l'origine du mot : chapelle (cappella en italien, chapel en anglais, Kapelle en allemand). La cape de Saint Martin de Tours est aussi à l'origine du mot « Capet », nom de la dynastie des Rois de France : Francs Capétiens.
C’est aussi le temps où les grandes invasions germaniques se préparent ; les Barbares sont aux portes de l’empire ; depuis longtemps déjà les milices auxiliaires des légions sont composées de mercenaires d’origine germanique. En mars 354, Martin participe à la campagne sur le Rhin contre les Alamans (ou allemands) à Rauracum dans l’actuelle Ruhr allemande ; ses convictions religieuses lui interdisent de verser le sang et il refuse de se battre. Pour prouver qu’il n’est pas un lâche et qu’il croit à la providence et à la protection divine, il propose de servir de bouclier humain. Il fut enchaîné et exposé à l’ennemi mais, pour une raison inexpliquée, les Barbares demandent la paix.
L’année suivante il se fit baptiser à Pâques toujours en garnison à Amiens ; cette époque est un temps de transition, la fin d’un règne et le début d’un autre règne où tous, même les soldats, sont pénétrés par les idées nouvelles.
Bientôt Martin devient membre du corps d’élite des Alæ Scolares, une unité d’élite de la garde impériale dont il fut membre pendant 20 années ; nul doute que cette promotion est due à la protection de son père. Il possède alors un esclave, mais selon ses hagiographes, il le traite comme son propre frère.
Vie érémitique
En 356, ayant pu quitter l’armée il se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire, évêque de la ville depuis 350. Il a rencontré Hilaire dans une de ses villes de garnison. Hilaire a le même âge que lui et appartient comme lui à l’aristocratie, mais il a embrassé la foi chrétienne tardivement, et est moins tourné vers la mortification et plus intellectuel ; l’homme lui a plu cependant et il a donc décidé de se joindre à lui.
Son statut d’ancien homme de guerre l’empêche d’être prêtre et il refuse la fonction de diacre que lui propose l’évêque. Il devient donc exorciste ce qui lui permet d’être confronté aux réalités concrètes de terrain. Cette fonction d’exorciste laisse penser que Martin possédait des dons de guérisseur, peut-être acquis dans les armées où les soldats devaient savoir soigner de nombreux maux et blessures.
La Chrétienté est alors déchirée par des courants de pensées qui se combattent violemment et physiquement ; les ariens sont les disciples d’un prêtre, Arius qui nie que le Christ soit Dieu fils de Dieu au contraire des trinitaires de l’église officielle ; à cette époque les ariens sont très influents auprès d’un pouvoir politique qui se cherche une foi nouvelle dans un empire décadent qui sent sa fin proche. Alors que Hilaire, un trinitaire, victime de ses ennemis politiques et religieux tombe en disgrâce et est exilé, Martin est averti « en songe » qu’il doit rejoindre ses parents en Illyrie afin de les convertir. Il réussit à convertir sa mère mais son père reste étranger à sa foi, cette position peut du reste n’être que tactique, le père essayant de défendre son statut social privilégié. En Illyrie c’est la foi arienne qui est la foi dominante et Martin qui est un fervent représentant de la foi trinitaire doit sans doute avoir de violentes disputes avec les ariens car il est publiquement fouetté puis expulsé. Il s’enfuit et se réfugie à Milan mais là aussi les ariens dominent et Martin est à nouveau chassé. Il se retire avec des compagnons dans l’île déserte de Gallinara non loin du port d'Albenga et tous se nourrissent de racines et d’herbes sauvages pour exercer leur foi sur le modèle évident de saint Jean-Baptiste. Martin s’empoisonne avec de l’hellébore et il s’en faut de peu qu’il ne meure. Une hypothèse est qu'il aurait peut-être essayé sur lui-même un remède (l’hellébore ayant des vertus médicinales).
En 360, les trinitaires regagnent définitivement leur influence politique et Hilaire retrouve son évêché. Martin en est informé et revient lui-même à Poitiers.Alors âgé de 44 ans, il s’installe sur un domaine gallo-romain qu'Hilaire lui a offert. Martin y crée un petit ermitage à 8 km de la ville, c’est Ligugé où il est rejoint par des disciples. Il crée ici la première communauté de moines sise en Gaule. Ce premier monastère est le lieu de l’activité d’évangélisation de saint Martin pendant dix ans. Il accomplit ses premiers miracles et se fait ainsi reconnaître par le petit peuple comme le saint homme qu’il a toujours désiré être.
19/10/2008
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